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Le Japon

Un simple bol japonais qui cache un travail d’artisanat exceptionnel

L’artisanat est extrêmement développé au Japon, c’est le savoir-faire d’hommes passionnés et méticuleux, attentifs au geste, précis, soucieux de transmettre et de respecter la tradition, et surtout doués d’un immense talent.

Si il y a bien un objet que nous avons tous eu entre les mains, en France ou à l’étranger, et qui symbolise le Japon – et sa gastronomie – c’est ce petit bol laqué souvent rouge ou noir utilisé pour servir le traditionnel bouillon dashis. Au delà de l’admiration que l’on peut ressentir en observant la beauté de ces bols, difficile d’imaginer tout le travail qui se cache derrière et le nombre de techniques existantes pour la fabrication de ces objets d’art.

Si des traces de cet artisanat ont été retrouvées il y a très longtemps en Chine, il semblerait avec évidence que le Japon s’impose comme le précurseur dans cette technique. Une pièce laquée plus ancienne a en effet été découverte dans la préfecture de Fukui – sur la côte Est de l’île -, elle remonterait à 12 600 ans avant notre ère. C’est dire si les japonais ont eu le temps depuis de peaufiner leur technique.

Ces bols – et autres objets laqués – réalisés à base de bois ou de papier sont ensuite recouverts d’un vernis issu de la sève d’un arbre appelé justement « arbre à laque » ou « Vernis du Japon » (Toxicodendron Vernicifluum). Un spécimen d’une vingtaine de mètres dont la sève toxique est utilisée dans l’artisanat asiatique depuis des millénaires. La technique est quant à elle propre à chaque région où elle est appliquée. Nous pourrions presque dire, en ce qui concerne le laquage, qu’il existe autant de techniques que de régions au Japon.

La région de Tsugaru dans la préfecture d’Aomori, tout au nord de l’île, en possède quatre. L’un d’entre-elles ne requiert pas moins de 48 étapes avant de terminer la réalisation d’une seule pièce. Imaginez le temps passé, la patience et l’attention portés par ces artisans à la pratique de leur art. La singularité de la laque « Tsugaru-nuri » est qu’elle résulte d’un procédé de recouvrement, de polissage et de grattage qui donne à l’objet final une profondeur et une intensité de couleur incomparables. Vous pourrez admirer et acheter quelques-uns de ces objets traditionnels laqués lors de votre séjour à Hoshino Resorts Aomoriya, lui aussi situé dans la préfecture Aomori.

La technique de « Aizu-nuri » pratiquée dans la région de Aizu, préfecture de Fukushima, est elle aussi unique. Le dessin se fait tout d’abord à la laque, puis il est coloré avec de la poudre de pigment ou d’or. L’aspect apporté par cette technique donne aux objets un côté très chic et luxueux.

Dans la région de Kyoto se pratique la laque « Kyo-shikki », certainement l’une des plus populaires au Japon, seule à utiliser le concept du « wabi-sabi » qui associe le raffinement de l’esthétique et la spiritualité. De fait, les objets fabriqués sont plus considérés comme de l’artisanat d’art plutôt que des objets du quotidien.

Enfin la plus populaire est la laque « Wajima-nuri ». Cette technique totalise 124 couches de laque, l’épaisseur apportée par les multiples applications rend chaque objet très résistant et quasiment inusable. On dit même que ces laques peuvent se transmettre de génération en génération.

Selon la région que vous visitez, vous pourrez trouver un de ces fabuleux objets laqués à rapporter de votre voyage. Plateau, bol, plat, bento ou petit meuble. Ce souvenir vraiment représentatif du Japon, pourra simplement rester utile ou décorer votre intérieur mais il vous permettra surtout de raconter son incroyable histoire…
Soleil Rouge

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